La réserve de Tel Dan se trouve au nord d’Israël, à quelques kilomètres de la ville de Kiryat Shmona, face à la frontière Libanaise et Syrienne. C’est un endroit incontournable qu’il faut absolument visiter quand on se promène dans le Golan.
Ce lieu semble magique, des arbres, de la verdure et de l’eau, une eau qui chante et se promène parmi les pierres, les lianes et les arbres. C’est elle la maîtresse des lieux, tantôt calme lorsqu’elle se repose au milieu des mares tranquilles, tantôt agitée quand elle tombe en cascade, on ne se lasse pas de la regarder, de l’écouter et de la suivre parce que c’est elle qui nous guide dans cet espace sauvage et arboré. Les arbres immenses apportent une fraîcheur salvatrice parce qu il fait très chaud surtout l’été.
Sur les trois sources qui alimentent le Jourdain, la rivière Dan est la plus grande et la plus importante. Au printemps, elle donne environ 230 millions de mètres cubes d’eau et ses chutes sont alimentées par la fonte des neiges et la pluie qui provient du Mont Hermon. Son eau est très pure seulement 10 mg de chlore par litre et sa température est stable.
La réserve de Tel Dan se concentre sur une surface d’environ 120 acres et plusieurs parcours sont proposés en fonction de la condition physique mais aussi de l’envie de chacun, parcours simple d’une heure, parcours d’une heure et 50 mn environ, le parcours antique de 2 heures et le parcours complet qui se fait en un peu plus de trois heures et qui permet de visiter la totalité de la réserve.
Cette réserve naturelle abrite une faune et une flore exceptionnelle.
Souris épineuses du Caire, Salamandres de feu, rongeurs et gerbilles vivent tranquilles et se cachent au milieu des chênes de Syrie, des épineux de Jérusalem, des pistachiers, des jujubiers Lotus, des lauriers nobles, des arbrisseaux Alaternus et des épines du christ.
Les étendues d’eau offrent aussi de riches variétés de plantes dont certaines sont rares comme les fougères des Marais que l’on ne trouve qu’en Israël et seulement le long de la rivière Dan. Le long de l’eau poussent également Millepertuis, Salicaire, Saule herbe, Agrimony de Chanvre, Cynanchum, Galanga, Gaillet et bien d’autres encore.
La réserve n’a plus de secrets pour les étranges amphibiens qui y vivent. On peut ainsi avec beaucoup de chance apercevoir des ampiphodes qui sont de petits crabes que l’on trouve au fond des eaux stagnantes mais aussi des Hymotridae (insecte long ) qui se promènent à la surface de l’eau et avalent les larves qui s’y trouvent.
Dans les eaux du Dan croissent également des poissons tels que le barbel ou encore Barbeau qui est un poisson de rivière, le loche des rivières et des espèces plus petites (pas plus de 14 cm) qui s’accrochent aux rochers grâce à leur surface spéciale qui fait effet ventouse.
On entend les oiseaux mais il n’est pas facile de les apercevoir parmi les enchevêtrements de branches qui recouvrent les lieux. On sait cependant que les fauvettes de cettis ont élu domicile dans tous les endroits de la réserve et que les bergeronnettes grises y font aussi leurs nids. Les geais font également partie des lieux.
Si vous optez pour le parcours le plus simple qui est aussi le plus rapide, vous pourrez apercevoir la minoterie (ou encore moulin à eau pour la fabrication de la farine) qui date de plus de 150 ans et qui est restée opérationnelle jusqu’en 1948. Vous longerez également une petite étendue d’eau peu profonde ou l’on peut se rafraîchir quand il fait trop chaud (les enfants n’hésitent pas à y barboter) La promenade est très agréable et ombragée, l’eau semble vous suivre et ne jamais vous lâcher. Une heure ça passe vite et quand on est dans ce lieu magique, ce n’est pas assez, il faut tout découvrir !!
Si vous optez pour le parcours de presque deux heures, vous aurez le plaisir de vous trouver face à la cascade principale de Tel Dan et un peu plus loin vous rencontrerez un immense frêne de Syrie digne de la maison de Winnie l’ourson !! Si vous souhaitez vous reposer un peu, faites une pause au Jardin d’Eden, vous humerez la fraîcheur de l’air et de l’eau, abrités sous d’immenses arbres où s’allient paix et sérénité. Le nom de cet endroit est réellement bien trouvé… le paradis sur terre c’est ici !!
Ce parcours vous ramènera vers le moulin à eau et le petit bassin mais il est à parier que vous n’en aurez pas encore assez vu. Je vous conseille donc d’effectuer le parcours le plus long, soit presque 3 heures et un peu plus si vous voulez vous attarder sur la beauté des lieux, après tout quand on décide de visiter un endroit on le fait en totalité afin de pouvoir en profiter un maximum et ne rien regretter.
Qu’est ce qu’il a de plus ce parcours ? Le chemin à emprunter est le même que celui que nous prenons pour arpenter les sentiers précédents sauf que nous nous enfonçons plus vers l’est, en direction de la frontière Syrienne et que nous laissons la rivière et les cascades derrière nous pour retrouver des endroits un peu plus arides. Tout est balisé, il n’y a aucun danger.
Le terrain est moins plat et certains sentiers sont légèrement inclinés. Après avoir quitté la route du parcours de deux heures, nous montons vers l’endroit le plus haut de la réserve qui fait partie du « Dan antique ». En face de nous une ancienne bâtisse construite par le fils du roi Jeroboam, fils de Nebat (930 avant JC) et ce bâtiment servait, semble-t’il de lieu de culte.
Il est entouré de tranchées qui ont été construites par Tsahal en prévision d’attaques Syriennes et qui ont servi jusqu’en 1967 (Guerre des 6 jours). La bâtisse servait également de poste de commandement. De cet endroit, on peut voir l’ancienne route de patrouille des soldats, les pentes du Mont Hermon, l’avant poste Syrien de Nukheila et le village Libanais d’El –Hiyyam.
Au sud est se dresse la porte de Canaan. C’est une vieille porte qui date du 18 ème siècle et l’arche qui s’y tient est l’une des plus anciennes au monde.
En revenant en direction de l’ouest de la réserve, on croise la porte Israélite qui date de la période du premier temple. Elle est immense et soutenue par des piliers impressionnants. Si l’on se détourne légèrement du chemin sur la droite on croisera les restes d’un vieux pistachier de l’Atlas (Pistacia Atlantlica) qui a malheureusement été brûlé par des visiteurs qui n’ont pas été prudents.
En sortant du secteur qui constitue le Dan antique, nous retrouvons la fraîcheur et l’ombre des arbres, le chuchotement de la rivière et on peut se reposer en toute quiétude avant de terminer notre périple.
Difficile de quitter un tel endroit et pas simple de tout expliquer. Je vous conseille de faire ce parcours accompagné d’un guide qui pourra parfaitement vous informer sur les vestiges antiques qu’il faut absolument visiter.
Arpenter Tel Dan c’est provoquer une sensation unique où tous les sens sont en alerte. On en ressort avec une impression de sérénité et on ne pense qu’à y retourner !!
