"Et la septième année, la terre se reposera"
Depuis Roshachana -13 septembre 2007- (nouvel an juif, année 5768) nous sommes entrés dans l'année de la chmita. La chmita est une année sabatique de la terre. Cette terre devient sacrée pendant un an et elle est mise au repos, il en va de même pour les récoltes.
D. ordonne aux juifs de laisser la terre se reposer tous les 7 ans. Si les juifs ne respectent pas cette mitsva, ils seront contraints à l'exil.
Les agriculteurs ont obligation de laisser leurs fruits et légumes dans leur champs et de ne pas récolter. Ils doivent autoriser les personnes qui le désirent à se servir directement dans ces champs, à condition qu'ils ne prennent qu'une petite quantité, équivalente à trois repas. De ce fait les récoltes appartiennent à tout le monde. Chacun peut manger et il n'existe plus de clivage riche/pauvre, c'est l'égalité qui domine.
La chmita permet à l'homme de prendre conscience que la terre ne lui appartient pas mais qu'elle lui a été confiée par D. il se détache de ce fait de ses biens matériels et de ses richesses et a le devoir de les partager avec les autres.Dans cette même optique, la Torah enseigne aussi d'annuler les dettes des créanciers. Si l'on prête de l'argent il nous est interdit de le récupérer une fois l'année de la chmita passée.
La torah compare la chmita au chabbat. Le rôle est sensiblement le même. En respectant le chabbat, nous nous détachons du quotidien et du matériel pour laisser la place au spirituel. En cessant le travail, l'homme reconnait sa dépendance envers D. et de ce fait le reconnait comme le tout puissant. Il en va de même lorsqu'il cesse de travailler la terre. Ce principe ne s'applique qu'à la terre d'Israël et il est évident que les juifs de diaspora ne peuvent s'y plier.
Notre mode de vie moderne ne correspondant pas aux lois de la Torah, il existe différentes méthodes afin de concilier les deux.
La vente par consentement :(Heter mekhira) Il s'agit de vendre ses terres à un non juif pendant toute la durée de la chmita. Une fois cette terre vendue, elle n'est plus soumise aux lois juives et de ce fait les fruits et légumes pourront être commercialisés, en général le travail de la terre est fait par une majorité de non-juifs (druzes, bédouins, musulmans et autres). Ce procédé est le plus répandu dans les différents moshavim et kibboutzims du pays.
La culture hydroponique : (Otzar haarets, réserve de la terre)Cette technique consiste à faire pousser des légumes hors sol sur un substrat neutre. Ainsi la culture peut-être faite sur du sable, dans un environnement minéral, sur de la mousse le tout étant installé sous une serre et séparés de la terre par des couches de plastique. Cette pratique ne permet cependant pas de répondre entièrement aux besoins de la population parce qu'elle ne permet pas toutes les cultures et à partir du mois d'avril, le climat israélien ne permet plus ce genre de culture.
La culture des terres appartenant aux non-juifs : (eda haredit) Si un terrain appartient à un non juif, celui-ci n'est pas soumis aux lois de la shmita et de ce fait les fruits et légumes qui en proviennent ne doivent pas être préservés. Les fruits et légumes en provenance des territoires palestiniens sont vendus à l'état israélien. La bande de Gaza est la solution idéale et ne seront importés que les produits récoltés sur les terres appartenant aux palestiniens.
Les Rabbins, selon leur approche religieuse, ne sont pas tous du même avis sur la façon de procéder. Ainsi si certains soutiennent la vente par consentement d'autres la critiqueront vivement, et proposeront d'autres solutions. C'est typiquement israélien et c'est ce qui fait la richesse de ce pays.... ne dit-on pas toujours "Mettez deux juifs ensemble, vous aurez trois avis différents" !!!