VOEUX 2007
Pour cette nouvelle année je vous offre ce discours de paix prononcé par Ytzhak Rabin en 1993, en hommage à Félix Houphouët-Boigny (Président de la Côte d'Ivoire de 1960 à 1990) discours d'espoir qui est et reste aujourd'hui plus que d'actualité.....
Voilà plus d'un siècle que nous nous battons pour la même bande de terre, pour le même pays où le destin nous avait condamnés à vivre ensemble, nous les fils d'Abraham. Israéliens et Palestiniens, nous avons connu la souffrance, la douleur et le deuil. Aujourd'hui les flonflons des festivités se sont tus. Aujourd'hui, les échos de l'euphorie s'estompent peu à peu sous les nuages de poussière et le vent du sud incandescent qui emporte les cris de joie des hommes en fête. Aujourd'hui les drapeaux sont repliés, les trompettes rangées, les estrades de planches démontées. Aujourd'hui commence la phase la plus difficile, la plus dangereuse aussi, et chacune des parties doit soigneusement mesurer ses pas, avec clairvoyance, avec circonspection, car un siècle d'hostilité ne peut s'évanouir par la seule magie d'une poignée de mains à Washington, ni les flots de sang versés être couverts par le roulement des tambours.
La paix s'édifiera tout doucement, dans la vie de tous les jours, dans les petits gestes, dans les détails insignifiants. Elle se construira pas à pas, grâce à l'action d'hommes et de femmes. Dès à présent, la conclusion de la paix n’appartient plus aux projecteurs, ni aux salles fastueuses, ni aux robes de gala. Dès à présent l'éclat du soleil ardent de Jéricho et de Naama, de Khan Youness et de Netser-’Hazani remplace la lumière des projecteurs de Washington, du Caire, de Paris.Les poignées de mains sur la pelouse de la Maison Blanche, sur la scène du Palais des Congrès du Caire, et ici, à Paris, doivent se doubler de poignées de mains échangées entre les habitants de Gaza et d'Ashkelon, de Jéricho et de Maalé-Adoumim. Cette scène magnifique, ici, à Paris, doit être relayée par le marché aux primeurs de Gaza où la femme israélienne achètera ses légumes à l'étal du marchand palestinien. La paix s'édifiera autour de la tasse de café versée par un Israélien à son ami palestinien. Elle se traduira par les applaudissements des spectateurs israéliens adressés à la troupe de théâtre palestinienne, par les injures échangées entre les supporters des équipes de football de Khan Youness et de Tel-Aviv. La paix s’installera quand le conducteur israélien cédera la priorité à son confrère palestinien (ou le contraire), quand le médecin israélien sourira à l'accouchée palestinienne, quand le policier palestinien dressera un procès-verbal au chauffeur israélien (ou le contraire), quand sur la plage, le maître-nageur israélien adressera un sourire aux baigneurs palestiniens.
C'est cela la paix.
Nous allons doucement, avec circonspection, à petits pas précautionneux, car les ennemis de la paix sont plus nombreux que nous ne l'imaginions : des extrémistes nous guettent des deux côtés de la barricade, tant chez les Palestiniens que chez les Israéliens. Et nous, Israéliens et Palestiniens, nous n'avons pas le droit d'échouer. Il nous faut faire preuve de réflexion, de discernement, de perspicacité, de prudence.Mais nous sommes pressés, car depuis plus de cent ans l'on attendait ce jour à Jérusalem, Gaza, Jéricho, Netanya, Rafiah et Roch Pina.Nous sommes pressés d'épargner les larmes de douleur d'une autre mère israélienne, les larmes d'amertume d'une autre mère palestinienne.Nous sommes pressés de voir une lumière s'allumer dans les yeux de voisins qui n'ont pas connu le moindre jour de liberté et de joie. Nous sommes pressés de pouvoir nous promener à notre aise et profiter de la vie, en tous lieux du pays d'Israël.Nous sommes pressés, car il nous faut édifier notre peuple qui revient de cent pays d'exil à Jérusalem, capitale éternelle de l'État d'Israël et cœur du peuple juif. Nous sommes pressés pour ces enfants qui naîtront dans un monde nouveau où « hostilité » et « guerre » ne seront plus que des mots oubliés, enterrés dans les dictionnaires. Nous sommes pressés – savez-vous –, et c'est pourquoi nous allons doucement. Nous sommes prudents car nous réalisons qu'une nouvelle chance ne se représentera plus.Nous savons fort bien que sur cette scène où nous nous tenons aujourd'hui, mon confrère Shimon Pérès et moi-même, ce n'est pas à nous, du moins pas à nous seuls que vous rendez hommage, mais à l'État d'Israël tout entier ; à ses citoyens qui rêvent de paix.
La paix est un concept abstrait. Les chefs d'État s'attachent à l'essentiel, aux grandes lignes. Ils disent n'avoir pas de temps à perdre dans les détails. Pour moi, la paix a un visage de chair et de sang ; la paix, ce sont des hommes et des femmes qui ont un nom, une adresse. Parfois, lorsqu'il me faut prendre une décision, je me souviens de certains d'entre eux. je pense à leur destin.
Il y avait en Israël une famille qui symbolisait à nos yeux la chaîne des générations et l'enracinement dans la terre d'Israël, les valeurs de la morale et de la civilisation juives, l'attachement au sol après deux mille ans d'exil, la sécurité, le rêve de paix.
La mère, Rachel Kaplan, était la fille du grand rabbin de Jérusalem, qui descendait d'une famille dont les racines étaient solidement plantées, depuis des générations, entre le Mur des Lamentations, les remparts de la vieille ville et la ville nouvelle, à «Yeroushalayim », la cité de la Paix.
Le père, Israël, était venu de Pologne s'installer sur la terre promise à Abraham, le père de la nation juive. Comme lui, et après lui, des foules d'immigrants sont revenues de tous les pays d'exil et ont rejoint la demeure ancestrale.
Avner était le fils aîné de Rachel et Israël Kaplan. Il avait choisi le travail de la terre, le défrichement et la vie rurale, comme mode de vie, comme expression supplémentaire du lien du peuple juif avec la terre d'Israël. Avner Kaplan perdit la vie par accident, brûlé vif dans l'incendie de sa maison, au kibboutz Tel Katsir, aux pieds du Plateau du Golan.
Yossi était le second fils de Rachel et Israël Kaplan. Il avait choisi la défense de la patrie, comme mode de vie. Parachutiste, il fut un officier de valeur. Yossi fut tué en poursuivant des terroristes dans la Dépression du Jourdain. Arrivé devant une grotte, il avait vu une femme et son nourrisson. Yossi Kaplan, homme de vertu et de probité, humaniste dont seules les circonstances avaient fait de lui un soldat implacable, fit confiance à la femme qui affirmait que la caverne était vide, que nul ne s'y cachait. Il s'éloignait lorsqu'il fut abattu par l'homme embusqué dans la grotte. C'est ainsi que mourut Yossi Kaplan.
Yom était le troisième fils de Rachel et Israël Kaplan. Yom avait choisi le chemin des études universitaires et du service dans l'armée d'Israël, comme mode de vie. À cause de la mort de ses deux frères, il aurait pu bénéficier d'une exemption, ne pas s'engager dans une unité d'élite. Mais il ne voulait pas renoncer à son droit de se trouver en première ligne, de monter à l'assaut. Yoni Kaplan fut tué dans les terribles combats contre l'armée égyptienne, durant la Guerre du Yom Kippour.
Rachel, la mère de cette lignée admirable, s'éteignit après une implacable maladie. Israël, le père de cette noble famille, mourut le cœur brisé par le destin de ses trois fils qui, l'un après l'autre, avaient quitté le monde des vivants.
Le dernier survivant, Amiram Kaplan, est le quatrième fils.
C'est pour toi, Amiram,
C'est pour toi,
C'est pour nos enfants et pour leurs enfants après eux, que nous nous sommes engagés sur la route de la paix. Nous allons doucement car nous sommes pressés. Nous marcherons doucement pour vous l'apporter au plus vite. Nous en avons fait le serment.
Merci beaucoup.
Chalom.
"Notre combat n'est pas terminé, il ne sera jamais terminé,
le vrai combat demeure, c'est le combat pour la paix"
Felix Houphouët-Boigny le Sage de l'Afrique (1905-1993)
http://www.voeuxpourlaterre.org/
1er janvier 2007
VOEUX 2008
J'ai fait un rêve....
Hier j'allais faire des courses et en passant près de Gaza je rencontre Omar qui est en panne de voiture sur le bord de la route. Je le salue d'un cordial Shalom et lui demande s'il a besoin d'aide. "Si tu peux m'emmener au garage de mon cousin Mahmoud, ça me rendrait bien service, ce n'est pas très loin, à peine deux kilomètres à vol d'oiseau, il reviendra avec moi pour me dépanner". "Ok ça marche, monte" !!!
Pendant le trajet nous conversons comme de vieux amis, Omar me parle de son épouse et de ses enfants qui font tous de hautes études, au printemps sa petite dernière quittera le nid familial pour rejoindre un cousin jordanien qui lui propose un poste d'ingénieur dans son entreprise, il se retrouvera seul avec sa femme, il prendra alors le temps de voyager et de penser un peu à lui.
Je le dépose au garage où Mahmoud me propose tout de suite un thé à la menthe, il est chaud mais je le bois avec délice. Omar me remercie chaleureusement et me donne son adresse, il faut que je passe le voir, tiens Dimanche ça serait bien, toute la famille est réunie, il voudrait que je fasse leur connaissance. Il est comme ça Omar, il a le coeur sur la main, et depuis que nous vivons en paix il a plein d'amis Israéliens qu'il invite régulièrement chez lui.
On est bien chez Omar finalement, on se sent comme à la maison, qu'est ce qui nous différencie à part qu'on a pas la même religion ? Bon d'accord, il mange pas casher, et alors.... c'est pas grave, ce Dimanche on mange du poisson, il a mis des assiettes en plastique et acheté des serviettes en couleur, du bleu, comme notre drapeau, parce qu'il veut nous faire plaisir, il a sorti aussi sa belle nappe blanche et mis des fleurs un peu partout.
Moi je suis à l'aise avec Omar, peut-être plus qu'avec d'autres personnes, Omar est un être humain avant tout, avec des valeurs et les mêmes que les miennes. Je vais chez lui, il vient chez moi, pas de barrière, pas de religion, pas de race, pas de couleur de peau. Rien de tout cela.... Omar c'est mon pote, mon pote Palestinien, je n'ai plus besoin de passer de check point, je n'ai plus à craindre pour ma vie, Je ne me fais plus caillasser quand je passe en voiture, il en va de même pour Omar, ça s'appelle la réciprocité.... deux états mais pas de frontière, la dernière plaque de la barrière de sécurité est tombée depuis bien longtemps.... nous l'avons gardée, en souvenir, pour ne pas oublier nos années de haine.....
Nous sommes deux états liés l'un à l'autre, forts économiquement, le tourisme bat son plein, je vais acheter mes épices chez Omar, parce qu'elles sont meilleures là bas, les fruits et légumes aussi, parce que les serres de Gaza ont une bonne production. Omar vient souvent à Tel-Aviv parce qu'il aime bien la plage et les cafés, et puis il doit inscrire son petit fils à l'université de Tel-Aviv, il faut aussi qu'il lui trouve un appartement..... pas question qu'il fasse la route tous les jours..... Je lui file des adresses, si il veut je lui donne un coup de main.......Tiens je connais justement quelqu'un qui loue un petit studio, pas cher en plus........
1er janvier 2008
VOEUX 2009
Comme chaque année je vais vous présenter mes vœux, fidèles lecteurs qui appréciez ce petit espace où j'ai plaisir à vous faire partager mes découvertes d'un pays encore trop méconnu et empreint de clichés négatifs.
Depuis trois ans maintenant, j'essaie de trouver quelque chose d'original, quelque chose qui change des éternelles phrases toutes faites et jusqu'à présent j'y arrivais assez bien.
Cette année je n'ai pas d'énergie ou peut être pas assez d'imagination pour sortir des sentiers battus.
Je pourrai réitérer mes messages de paix, ils se prêteraient parfaitement à la situation actuelle mais il semble qu'ils se perdent dans l'infini et que personne n'y fait jamais écho....
Nous sommes le 1er janvier 2009 je suis bien à l'abri dans mon appartement de Jaffa, dehors il y a du vent mais le soleil est là. De ma terrasse j'aperçois la mer, elle était en colère ces derniers jours, elle semble s'apaiser et retrouver ses mouvements nonchalants de vagues qui viennent s'échouer sur les rochers du petit port de pêche.
Nous sommes le 1er janvier 2009 et là bas, aux portes de Gaza, les troupes de jeunes soldats sont massées depuis plusieurs jours, ils attendent un ordre qui avec un peu de chance ne viendra peut-être pas..... la tempête a fait rage cette nuit, ils ont du avoir froid.
Nous sommes le 1er janvier 2009 là bas, à Gaza, il y a des gens qui souffrent sous les bombardements et peut-être que ces gens ont, comme nous, envie de vivre en paix tout simplement. Israël cible ses tirs et essaie d'épargner la population civile, une guerre n'est jamais propre, il y a des dérapages. Je pense aux enfants, j'ai de la peine pour eux et pour leurs familles mais pour la première fois je n'ai aucune compassion pour les membres du Hamas.
Nous sommes le 1er janvier 2009 ... dans une geôle de Gaza, Guilad Shalit a dépassé les 900 jours de détention..... est-il toujours en vie ? ne va-t-on pas nous dire qu'il a été tué par les bombardements (même si ce n'est pas vrai...) Guilad j'y pense souvent et encore plus maintenant....
1er janvier 2009, le Hamas continue ses tirs de roquette, Ashkelon, Sderot, Beer-sheva et Ashdod se réfugient dans les abris à chaque alerte et les alertes se font de plus en plus pressantes.... Ils ne s'arrêteront pas, pour eux la vie n'a aucune valeur, ce sont des fanatiques, des assoiffés de sang, ils ne connaissent que le langage des armes, ils véhiculent des messages de haine et sèment la terreur.
1er janvier 2009, mon blog a été classé dans les blogs sionistes et islamophobes... quelle surprise, je n'ai fait que décrire des paysages, de donner mes impressions sur des lieux, j'ai aimé parcourir avec vous mon pays de long en large, je n'ai jamais fait de politique, ce n'était pas le but.... J'ai souvent véhiculé des messages de paix... je pense que les personnes qui ont classé le blog ont du lire entre les lignes où alors ils sont parfaitement idiots et n'ont rien compris..... au fond je m'en fiche pas mal, mon but était de vous faire voyager, je pense que j'ai réussi et.... puisque mon blog n'est pas politiquement correct et bien je vais vous faire un aveu .......OUI, je suis sioniste et je le revendique, est ce que c'est un crime ? OUI Je soutiens mon armée.... Je n'aime pas la guerre, je n'aime pas les armes, mais je crois qu'on a pas d'autre choix. Le hamas a joué trop longtemps avec le feu, il récolte ce qu'il a semé et les moissons ne sont pas belles. NON je ne suis pas islamophobe et je ne le serais jamais !!!
Je souhaite que tout cela se termine très vite et qu'il n'y ait pas d'intervention terrestre, cette intervention ferait trop de pertes humaines et je ne supporte pas l'idée de voir mourir nos jeunes soldats.
Bonne année à vous, message envoyé de cette belle terre d'Israël, pays où coule le lait et le miel, pays de contrastes où parfois se mêlent le sang et les larmes, je vous souhaite du bonheur pour vous et vos proches ...... et je suis toujours aussi fière d'être Israélienne.....
1er janvier 2009