Le Kotel

Appelé aussi "le Mur Occidental" ou encore "Mur des lamentations"

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Le premier temple fut bâti par Salomon (vers -957) afin d'édifier un lieu de culte pour les Hebreux et aussi abriter l'arche de l'alliance. Salomon choisit la plus haute colline de Jérusalem, sur le mont Moriya pour construire le temple. Il fit appel au phénicien Hiram de Tyr, associé de son père afin de mener à bien les travaux. Hiram mis à sa disposition les meilleurs ouvriers et surtout les matériaux les plus précieux de son pays tel que le bois, du bronze, de l'or et de l'airain.

Ce premier temple était rectangulaire, d'une longueur d'environ 30 mètres pour 15 mètres de large et 10 mètres de haut. Une grande esplanade et à l'intérieur du temple 3 salles bien distinctes. Une salle d'accueil, une salle de prières et enfin la salle sacrée  pour abriter l'arche de l'alliance.

Deux immenses colonnes en Bronze accueillaient les visiteurs dès l'entrée. Un peu en amont, l'autel en pierre se dressait sur l'esplanade du temple, (1) un autel destiné au sacrifice des animaux. A gauche de celui-ci, un grand bassin de bronze (2) pour effectuer les ablutions et un peu plus loin plusieurs petits bassins pour laver les animaux (3) avant le sacrifice.

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(source photo : t3mvoila.net)

L'intérieur du temple était somptueux, portes en bois d'olivier avec des sculptures en or, mobilier et sculptures en bronze et airain, chandeliers en or avec la salle de culte (4,5 et 6) et le Saint des saints (7 et 8) où l'on accédait par un escalier.

Ce temple fut détruit par Nabuchodonosor, (vers -587) roi de Babylone en même temps que  la ville de Jérusalem. Une grande partie de la population fut exilée.

En -539 Cyrus roi des Perses autorise la reconstruction du temple et le retour des juifs à Jérusalem. Le temple restera en place durant presque un demi siècle.

Dans les années - 20  Hérode trouve ce temple trop petit et souhaite le rénover  il démantèle l'édifice existant et y fait aménager une grande esplanade. Si l'édifice ressemble au temple érigé par Salomon, il est cependant bien plus grand et imposant, grandiose comme le sont les projets d'Hérode.

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(source photo tm3voilà.net)

Les murs de soutènement qui dépassent du sol servent de remparts au temple. A ce jour, le mur des lamentation est le vestige d'un des murs de soutènement. Plusieurs portes permettaient l'accès à la grande cour centrale, 8 au total.

Au fond on aperçoit la forteresse, lieu ou séjourna Herode avant de se faire construire un palais . Au milieu le temple lui même avec trois cours bien disctinctes. La cour des femmes, la cour d'Israël et la cour des prêtres.

La cour des femmes (à droite) est l'endroit ou les femmes se réunissaient, elles ne pouvaient s'aventurer au delà. Dans cette cour il y avait également 4 pièces, deux pour stocker divers matériaux destinés aux offrandes (bois, vin, huiles) ainsi que deux autres pièces, l'une pour les lépreux censés être guéris et l'autre destinée aux hommes de Dieu.

On accèdait ensuite à une cour légèrement surelevée, la cour d'Israël (petite coure au milieu) réservée aux hommes qui pouvaient, de cet endroit, entrevoir le temple proprement dit ainsi que l'hôtel des sacrifices.

A l'intérieur du temple, la cour des prêtres (à gauche) avec l'autel destiné aux sacrifices. Le sanctuaire et le saint des saints. Les murs et portes étaient recouverts d'or et le saint des saints n'était accessible qu'une fois par an à l'occasion de a fête de Kippour. Dans la cour des prêtres il y avait également la chambre des trésors ou étaient entassés des objets, monnaie, bijoux ayant une grande valeur.

Ce  second temple sera à nouveau détruit en 70 par les Romains (Titus).

Le Mur occidental est le seul vestige qui reste de ce temple. Le nom de "Mur des lamentations" a été donné par les anglais parce que les juifs venaient près de ce mur pour pleurer la destruction du temple. En Israël, c'est (ha kotel), le mur.

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Aucun temple ni édifice religieux ne sera reconstruit sur le Mont du Temple, qui est la véritable appellation de ce lieu. Sous le mur, il y a également un tunnel dans lequel se trouvent des vestiges architecturals de l'ancien temple, ce tunnel est accessible au public.

En 1948, date de la création de l'Etat d'Israël, les juifs n'avaient plus accès à ce lieu saint, ce n'est qu'en 1967, après la guerre des 6 jours qu'ils en retrouvèrent l'usage.

Le kotel est le lieu sacré du judaïsme, le lieu ou l'on prie. Les femmes prient à droite et les hommes à gauche. On peut y déposer nos souhaits rédigés sur un petit morceau de papier que l'on glisse dans les interstices du mur.

Le jeudi est le jour des bar-mitsvot (bar-mitsva = communion), si vous passez au Kotel ce jour là, vous entendrez les chants de joie des familles qui souvent vous distribueront bonbons, gâteaux et toutes sortes de mets sucrés.

Le vendredi soir il y a également beaucoup de monde pour venir prier et célébrer l'entrée du shabat. On y prie aussi pour Soukkot (la fête des cabanes) et parfois des cérémonies militaires prennent place à cet endroit (les voeux des soldats nouvellement incorporés). Lorsque nous quittons le mur, nous ne lui tournons jamais le dos, vous ne serez donc pas surpris de voir les juifs marcher à reculons en partant.

Lieu sacré des juifs mais pas seulement,  j'ai vu un prêtre s'y recueillir et j'ai trouvé cela très touchant. Même les non croyants y vont et à chaque fois on sent que les gens sont bouleversés par cette masse de pierre qui se dresse devant eux.

Mur silencieux qui nous donne tant d'émotion.....mur qui accueille et supporte tant de chagrins et de misère, mur chargé de tant de messages d'espoir et de paix..... le but d'un mur est de séparer mais ce mur là rassemble et réconcilie.... le temps d'un instant, d'une prière, d'un souhait.....

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Trois mille ans d'histoire nous contemplent aujourd'hui, dans la ville où se dressent les pierres de l'antique nation juive, où trois religions puisent, dans l'air pur de sa montagne, leur essence spirituelle et leur force...

Trois mille ans d'histoire nous contemplent aujourd'hui, dans la ville où les bénédictions des prêtres juifs se mêlent aux appels des muezzins musulmans et aux cloches des églises chrétiennes ; où dans chaque ruelle et dans chaque maison de pierre, résonnèrent les avertissements des prophètes ; où les tours ont vu des nations s'élever et chuter - et Jérusalem subsiste éternellement...

Trois mille ans de Jérusalem sont pour nous, maintenant et éternellement, un message de tolérance entre les religions, d'amour entre les peuples, d'entente entre les nations...


(Yitzhak Rabin, septembre1995)