Le Port de Tel-Aviv

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En 1936, alors qu'Israël est sous mandat britannique, des émeutes anti-juives éclatent dans le port de Jaffa, paralysant ainsi toute l'activité commerciale de Tel-Aviv.  Meir Dizengoff, le maire de  l'époque demande alors aux britanniques l'autorisation de construire un port à Tel-Aviv. Après d'âpres discussions, les britanniques délivrent une autorisation et la construction est en route. Le premier bateau qui accostera sous pavillon Yougoslave livrera du ciment dont le premier sac est exposé au musée de Tel-Aviv.

En 1948, suite à la déclaration de l'indépendance de l'état, il accueille les premiers émigrés juifs qui font leur aliya,  Il connait alors ses heures de gloire, mais dès 1965, son activité est ralentie. Le port d'Ashdod, ville située à 35 kilomètres au sud de Tel-Aviv, prend petit à petit le relais et développe son activité commerciale. Ashdod devient le troisième port du pays.  Dans les années qui suivent, le port de Tel-Aviv se meurt, il est laissé complètement à l'abandon. Ne restent que les fidèles,  quelques pêcheurs, des promeneurs, des nostalgiques des jours anciens.... les projecteurs se sont éteints, même les mouettes ne viennent plus mouiller au port et il restera dans l'ombre pendant une vingtaine d'années....

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Dans les années 1980, il renait, mais de port il ne lui en reste que le nom. Il n'aura plus vocation d'abriter les navires d'antan, il accueillera simplement les flâneurs, les rêveurs, les amateurs de vue sur la mer, les amoureux des couchers de soleil.....

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En 2003, un couple d'architecte est chargé de redessiner cet endroit afin de pouvoir y accueillir des boutiques et des zones de loisirs. Les travaux d'embellissement du port prendront plus de 5 ans et en 2010 les architectes obtiennent le premier prix du meilleur désign en Europe. Les anciens docks sont transformés en boutiques de marques et boutiques d'art, on y ouvre également des restaurants et le port de Tel-Aviv devient l'endroit où il faut absolument aller.

Dans la journée, l'endroit est plutôt calme, flâneurs et pêcheurs se font concurrence,  mais quand arrive 17 heures, il s'anime et les pas des passants résonnent sur le sol. Comme Deauville il possède ses propres planches et elles sont bien agréables à fouler. A shabbat l'endroit ne désemplit pas du matin jusqu'au soir. Les boîtes de nuit font le plein.

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Un nouveau projet d'agrandissement est en cours afin de renouveler l'activité navale. Il est prévu d'augmenter la profondeur du port afin de pouvoir accueillir de grands yatch et de permettre à de grands navires d'accoster.

Une zone de loisirs et de culture ainsi que des entreprises, et salle de concerts supplémentaires devraient voir le jour dans les années à venir. Il est également prévu la construction d'un hôtel et d'un complexe culturel avec un cinéma en plein air.

Ces travaux de grande envergure devraient durer plus de 10 ans et seront exécutés par la Société Atarim.

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Je me suis laissée charmer par le port, j'ai arpenté les planches dans tous les sens avec toujours le même objectif, regarder la mer, voir les vagues mourir au pied des rochers, observer le large pour apercevoir des bâteaux, me pencher sur la rembarde pour que les gouttes d'eau viennent caresser mon visage....

il était déjà plus de 18 heures et les Tel-Aviviens commençaient à arriver en masse. Promeneurs bruyants, enfants courant dans tous les sens, j'ai vu les bars se remplir, en cuisine on s'affolait et les serveurs ne savaient plus ou donner de la tête. Des gens heureux, des gens souriants, Le port s'apprêtait à vivre une nouvelle nuit de folie.... mais sans moi, ce n'est pas mon truc.... alors je suis partie du côté de la Marina, là ou c'est plus calme, j'avais envie de voir des bateaux amarrés aux quais, petits esquifs frêles et esseulés, prêts à affronter l'obscurité, j'avais envie d'horizons lointains, du bleu de l'eau, je suis restée un bon moment à écouter le clapotis  sous les pontons, à regarder le mouvement des vagues venant mourir sur le sable... les planches à voile regagnaient le rivage, les plagistes fermaient les parasols. Je me suis retournée une dernière fois vers le port, et je me suis dit que j'y reviendrai, peut-être très tôt le matin, quand la brume flotte encore au dessus de l'eau et quand les premiers rayons du soleil viennent s'y refleter....seule, comme ces voiliers qui attendent de prendre le large.....

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