Les cités Nabatéennes

Les Nabatéens étaient un peuple de caravaniers commerçants d'Arabie Saoudite dont les divers peuplements ont donné le nom de "Nabatène" à la région située entre l'Arabie Saoudite et la Syrie. Leur ancêtre serait Nebayot, l'ainé des douze fils d'Ismaël (fils d'Abraham et de Hagar sa servante).

Cette tribu arabe occupe petit à petit pacifiquement le royaume d'Edom (Néguev actuel) déserté par ses habitants parce qu'inhospitalier et fait de Petra (actuelle Jordanie) sa capitale. Petra dénommée à l'époque "Requem".

Ils écrivent et parlent en Araméen, on retrouve beaucoup d'écritures et de graffitis en Araméen dans le Sinaï. Ils parlent aussi l'Arabe selon les zones géographiques. A Petra, les deux langues sont employées.

De petites tribus installées ci et là, ils prospèrent et finissent par fonder une principauté, un royaume sans frontières déterminées mais qui s'étend de l'Arabie Saoudite jusqu'au delta du Nil en passant par le Néguev. Plusieurs rois règneront sur le peuple Nabatéen. Le premier  fut Aretas, (du nom de la ville Harétat) et le dernier -avant que les Romains n'annexent la Nabatène- sera Rabbel II.

A l'origine, ils sont des "pilleurs de caravanes", ils s'attribuent les richesses des commerçants de passage jusqu'à voler leurs dromadaires.  Ils se transforment ensuite en protecteurs des caravanes qui traversent leur royaume. Ils instaurent une taxe aux commerçants et assurent ainsi leur sécurité sur tout le territoire Nabatéen. Ils obtiennent le monopole commercial sur toutes les marchandises qui transitent par leurs terres. Ils ne sont pas des spécialistes de l'agriculture et ne produisent rien. Cependant le trafic commercial va les amener à construire des cités dans le désert afin d'accueillir les caravaniers qui y passent et de s'y fixer eux-mêmes avec leurs familles. De ce jour, ils contrôlent tout le trafic commercial entre la péninsule d'Arabie Saoudite et les ports du rivage méditérranéen. Le Néguev devient la route de l'encens et des épices.

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Ils construisent 4 cités Avdat (ou appelée encore Obodas), Shivta (Sobota), Mamshit (Kurnub) et Aluza. Afin de pouvoir nourrir les habitants de ces cités ainsi que les caravaniers qui s'y arrêtent, ils développent l'agriculture grâce à un système d'irrigation avant gardiste pour l'époque. Des canalisations, des barrages sur chaque petit ruisseau, des réservoirs taillés dans la roche et chargés de récupérer l'eau de pluie, ils sont les précurseurs en la matière et leurs secrets sont bien gardés. Ils élèvent également des chèvres, moutons, bétail et chameaux. Ils deviennent eux aussi des caravaniers et sont pratiquement les seuls à oser traverser ce désert dangereux pour transporter la myrrhe et l'encens de la péninsule arabique jusqu'à Gaza, comptoir Maritime de la méditérranée.

Ils transportent l'asphalte de la mer morte et le suc des baumiers qui y poussent mais aussi des flacons à onguents, des épices, de la cannelle, du poivre, des métaux précieux, des céramiques, des poteries, du verre, des tissus de luxe....

 

AVDAT (ou Obodas)

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Cette cité se situe à une soixantaine de kilomètres de Beershéva. Elle culmine à 580 mètres au dessus du niveau de la mer. Principale cité du Néguev elle a été fondée au 2ème siècle avant J.C. et porte aussi le nom d'Obodas, du roi Obodas II qui y fut enterré. Elle domine un vaste plateau qui jadis possédait une source, le "Nahal Zin" et qui permettait ainsi aux Nabatéens d'avoir de l'eau grâce aux barrages dressés sur les ruisseaux. Des 4 cités c'est celle qui possède le plus de vestiges. On y trouve deux églises, un pressoir à vin, des bains, un temple Nabatéen, des habitations, un caravansérail et des remparts.  Des fouilles archéologiques y ont été faites en 1960, 1970 et 1980 ainsi qu'une reconstruction partielle de certains vestiges.

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Avdat - Vestiges d'une église - photo donnée par Agnès Carlevan

 

MAMSHIT (ou Kurnub)

 

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Cité de Mamshit - photo Agnès Carlevan

    

Cette cité se trouve près de la ville de Dimona. Elle est entourée de remparts et possède elle aussi un caravansérail, des habitations, des bains et même une rue de marché. Elle possède des ruines de trois périodes différentes, la période Nabatéene, byzantine et romaine. Une église, (l'église de Nilos, du nom de son bâtisseur) et un baptistère conçu en forme de croix. Des fouilles ont eu lieu entre 1956 et 1990 avec une restauration en 2002.

 

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Les écuries de Mamshit - photo donnée par Agnès Carlevan

 

SHIVTA (Sobota)

 

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Photo donnée par Agnès Carlevan

 

Cette cité est située à une quarantaine de kilomètres au Sud Ouest de Beershéva. Cette ville ne possède pas de remparts. La plupart des édifices furent construits durant la période byzantine, deux églises, des citernes et un baptistère situé sous une chapelle et servant de cimetière, on y trouve les tombes de plusieurs moines.

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Vestiges d'une église a Shivta - photo donnée par Agnès Carlevan

 

HALUZA

C'est la ville la plus au nord. Elle est encadrée de dunes qui ont recouvert une bonne partie des ruines des édifices. Certaines fouilles ont permis de découvrir un ancien pressoir, un théâtre et des églises.

Dans les années 20 avant J.C., les romains prirent partiellement le contrôle des routes de l'encens et créèrent d'autres routes en parallèle. Les Nabatéens perdirent de ce fait leur monopole, mais ils avaient accumulé tant de richesses qu'ils avaient encore de quoi s'assurer une existence plus que riche. Cependant le déclin de l'empire nabatéen était en route.

 

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Poteries Nabatéennes - photo donnée par Agnès Carlevan