Les souks font partie de l'attraction à l'intérieur des murailles de la vieille ville, ils s'étendent dans tout le quartier musulman. Des couleurs, des odeurs, du bruit, on pourrait appeler cela la caverne d'Ali Baba parce qu'on y trouve tout. Vaisselle orientale, verre soufflé de Jérusalem, bougies, poteries, tapis, peintures, bijoux, sacs en cuir, pantoufles, objets de culte, crèches en bois d'Olivier, vêtements, épices, fruits et légumes.... ce n'est qu'un aperçu de ce que l'on peut découvrir dans les ruelles sans fin.
Ici tout est négociable, il ne faut jamais accepter le premier prix donné il faut marchander car ça fait partie du jeu et il faut savoir que le vendeur donne toujours un prix élevé pour justement permettre la négociation. Il n'est pas rare que le vendeur vous propose un thé ou un café, c'est une règle d'hospitalité qu'il ne faut pas refuser sous peine de vexer votre interlocuteur.
A ce propos je vais vous raconter une petite anecdote qui me concerne......
Il y a quelques années, au début de la seconde intifada nous étions en vacances en Israël. Il régnait une vive tension à ce moment là et les souks étaient désertés. De passage à Jérusalem nous décidions d'y faire un tour quand même car nous aimons beaucoup nous y promener.
C'était étrange de voir les boutiques vides, personne dans les petites ruelles, mêmes les vendeurs semblaient apathiques... Nous nous sommes arrêtés dans une boutique, je voulais acheter quelques cadeaux pour mes amis de France. Le vendeur sympathique étala sa marchandise et le rituel du "marchandage" commença.... pendant nos pourparlers le fils du vendeur arriva et se mit à parler en arabe à son père de façon bruyante avec de grands gestes et comme je ne comprends pas cette langue ça m'a un peu stressée. Mon mari qui le parle très bien s'est tout à coup énervé et s'en suivit une dispute à laquelle je ne comprenais rien.....
J'ai commencé à prendre peur, j'avais ma petite dernière dans la poussette et je voyais que le ton montait de plus en plus. Ils ont fini par se calmer non sans mal et nous sommes sortis. Dans la rue j'ai appris que le fils avait invectivé son père en lui demandant de ne rien nous vendre parce que nous étions des "espions Juifs"......Moi un espion !!! j'en ris maintenant mais sur le coup je n'étais pas fière d'autant plus qu'il nous fallait traverser toute la ruelle et que bien évidemment tout le monde avait entendu la dispute.
Nous avons continué notre chemin, mais de boutique en boutique ils s'étaient tous passé le mot et personne ne voulait rien nous vendre. A un autre moment j'aurai pu trouver ça plutôt drôle, mais là franchement non seulement je n'avais pas envie de rire mais en plus j'enrageais parce que j'ai trouvé ça vraiment injuste. J'ai décidé de sortir vite fait du souk, mais pour cela il nous fallait repasser devant la boutique où avait eu lieu la dispute et c'était pas gagné, d'autant plus que mon mari commençait à s'énerver réellement. J'ai pris mon courage à deux mains, traînant mon époux qui lui n'avait pas du tout envie de partir et qui voulait régler ses comptes. Lorsque nous sommes arrivés devant la boutique, le vendeur nous attendait, son fils était parti.
Il nous a demandé de rentrer, il nous a offert le thé et nous avons discuté. Finalement il m'avait gardé tout ce que je souhaitais acheter, il m'a dit "prends les je te fais un bon prix". Depuis, nous sommes copains.... à chaque fois que nous allons au souk, c'est la première personne que nous allons saluer et j'achète toujours quelque chose même si je n'ai besoin de rien. Il nous accueille à grands coups d'embrassades et de thé à la menthe et je peux vous assurer que lorsqu'on a besoin de quelque chose il est le premier à aller voir ses congénères et leur dire "fais leur un prix c'est mes copains" !!!!
